Séance du 10/11/11

Etaient présents malgré le W-E prolongé: Clem, Gaëtan, Faïssal, Jeff (c) et LN tardivement!

Séance basée sur l'engagement de l'acteur pendant le jeu. L'idée est de faire prendre conscience par l'expérience de l'énergie disponible à l'acteur dans un premier temps. Cela passe par une mobilisation totale de l'énergie psychique et de l'énergie physique au cours de différents exercices. Une autre séance pourrait revenir sur celle ci en permettant de dissocier mobilisation totale de "intensité maximale" telle que cela peut apparaitre ici, le paroxysme étant recherché à chaque fois.

Echauffement:
La guerre des tranchées: 2 territoires à peu près égaux peuplés d'à peu près le même nombre d'acteurs chacun. Ici on a profité d'avoir une frontière commune pour faire progresser l'histoire. Celle-ci doit être alimentée par un meneur hors jeu qui discours comme une voix de tête pour chacun des acteurs. Ceux ci doivent tenir compte de ces indications pour progresser dans leurs territoires mais doivent privilégier avant tout leur présence.
La trame était cette fois ci la suivante: balade curieuse dans les limites de son territoire (si plusieurs acteurs par territoire, pas d'interactions à ce stade), puis franche curiosité et devoir de mémorisation. Etape suivante, l'appropriation du territoire qui passe par des tentatives de laisser des traces de soi (sans manipulation) sur l'ensemble du territoire. A ce stade on peut utiliser l'émulation entre acteurs. Etape suivante, la domination. Dans la continuité de l'appropriation, les acteurs doivent tenter d'étendre leur influence à l'ensemble du territoire. Celle ci est contestée par les autres acteurs mais aussi par les éléments du décors qui se "déchargent" très rapidement. Pas d'interactions directes entre acteurs (par indirectes, on entendrait repasser derrière un autre acteur pour contester son influence sur un élément). Quand l'énergie vient à manquer chez les acteurs on passe à l'affrontement. Celui-ci vise le camp d'en face. A aucun moment les acteurs ne pourront franchir la frontière ni même discourir. Il leur reste cependant bien des moyens pour entrer en opposition avec le camp adverse! (on tolèrerait les grommelos bien qu'il ne faudrait pas que le jeu tourne autour d'un échange pseudo verbal). Bien entendu, contester le camps adverse oblige à conserver le sien et à un certain déploiement d'une énergie jamais suffisante pour tout contenter plus longtemps qu'un instant. A ce stade on maintien la compétition et on ajoute une pression atmosphérique de plus en plus forte, qui se traduit par un plafond invisible de plus en plus bas. Au stade où les acteurs rampent, on lance le mode fin du monde qui consiste à trouver pour chacun des acteurs quels lieux saluer en dernier avant de choisir où passer ses derniers instants. Ceux ci se déroulent dans un climat très oppressant jusqu'à ce que la dernière respiration soir prise et finalement ... expirée...
Si les acteurs jouent pleinement d'entrée, cet exercice fait vivre des trucs assez incroyables. Les phases de dominations et de rivalités donnent lieu à des dépenses d'énergies (psychiques et physiques) assez impressionnante pour une histoire totalement inventée. Ici Julien et Gaëtan n'ont pas dérogé à la règle et l'entrainement s'est donc fini ici. On peut en effet considérer qu'il reste peut d'éléments de leur quotidien en tête, que l'esprit et le corps sont chauds et que l'on a travaillé le plateau: autant dire prêt pour la suite!!

Exercices:
Le mur mouvant: Tout les acteurs en ligne dos au mur. Regards vers l'horizon. Sans communiquer oralement, le "mur" doit s'avancer comme un seul homme. Même pied levé, même enjambée, même timing.
L'idée est de travailler la mobilisation du corps entier dans l'attention des autres. Cela travaille également l'idée de choeur.
Il s'agit somme toute d'un exercice assez prenant. Le piège serait de vouloir le faire trop durer (longue distance, répétition de l'exercice). Malgré la probable installation d'un rythme d'enjambée, rappelons que la réussite de l'exercice passe par la qualité de l'écoute qui se traduit par une symbiose sur le timing et la précision des gestes.
Ici, nous avons fait une première longueure à 4 puis 2 par 2 face à face. Cette variante était pour s'assurer de regarder au lointain. Assez bonne réussite, à retravailler en ouverture d'un travaille de choeur.

"The Wall": dans le même ordre d'idée que l'échauffement, chacun va vivre une histoire racontée par un meneur avec son bout de mur. La variante consiste à donner seulement des directives et laisser les acteurs trouver les ressources pour alimenter leurs énergies. Le meneur donne des pistes pour lancer la nouvelle directive et quand l'émulation ne suffit plus à assurer l'escalade.
Appropriation du mur (ses reliefs, son odeur, sa dimension...) et ouverture de soi vers le mur, en toute complicité. (si si!!). Quand la relation est bien établie on s'aperçoit que le mur est un tout petit peu trop avancé (trop dans l'intérieur de la salle). Il va falloir l'aider à reculer autant que possible, d'autant que ça à l'air jouable. Au début, cette "mission" est vécue comme un coup de main ("vous sentez bien que le mur vous aide autant qu'il peut"), puis au fur et à mesure que l'opération refuse de se produire, ça va commencer à détériorer vos relations ("cet imbécile de mur ne va pas y arriver et vous serez tout les 2 dans la merde!"). S'installe ensuite une explication extérieure, en fait ce sont les murs des autres qui empêchent votre mur d'y arriver. Il y a toujours urgence et les acteurs peuvent prendre partie d'interférer avec les autres murs. Puis la lutte tourne en la défaveur de chacun des murs et il faut résister avec son mur pour ne pas que celui ci recule (vienne vers l'intérieur de la salle). Grosse lutte, maintien d'un petit espace de vitalité du mur, tentative de l'accompagner psychiquement aussi longtemps que possible, mais en vain...
Pouah, on en pleurerait presque. Je crois que ça a fonctionné, qu'en pense les présents?

Pour la suite, le choix entre mobiliser l'acteur autour d'un ressenti ou d'une motivation a donné, curieusement, la première option. Cela s'est traduit par une "gamme d'acteur" empruntée à Arnaud.
"Gamme d'acteur": jouteur chacun leur tour. Ils empruntent un couloir imaginaire les embarquant vers le centre de la scène. Pendant ce couloir, un ressenti leur est lancé. Une fois arrivé au centre, ce ressenti est leur seul leitmotiv. Progressivement, ce ressenti va se manifester physiquement, puis va entièrement mobiliser le physique, va le "dépasser" avant même de dépasser le psychique. Une voix de tête extérieure empathique aide le jouteur à se dépasser et à progresser toujours plus loin (jusqu'à l'apoplexie en général...).
Bien qu'il s'agisse d'un exercice très prenant, plusieurs passages ont été demandé aux jouteurs. Au premier, la voix extérieure est omniprésente et guide du début à la fin. Au deuxième, elle intervient seulement pour maintenir l'escalade. Le jouteur a pour consigne de tout tenter pour progresser et de stopper net lorsqu'il sent que l'énergie est moindre que la seconde précédente. Le troisième passage devait permettre aux autres jouteurs de rejoindre le premier pour l'"aider" à progresser et trouver ensemble l'apothéose.
Pas toujours évident pour les jouteurs (il faut en effet s'attendre à se faire stopper s'il y a une chute d'intensité: il faut donc se donner pleinement!) surtout quand il faut y retourner après s'être vidé une première fois! Les premiers passages ont tous bien donné, venant ainsi ponctuer une grosse séance!

Pour décompresser et avec l'arrivée de LN, un peu d'impro musicales ont ponctué ma dernière séance de la saison et avant quelques temps... Malheureusement on retiendra seulement une séquence africaine un poil poussive!

Un gros merci aux présents qui ont bien joué cette séance!!